Environ 1% de la population étrangère en Suisse est originaire du Maroc, de la Tunisie ou de l’Algérie. C’est sur ces 18 000 personnes que porte l’étude publiée ce jour. Intitulée "Les Marocains, les Tunisiens et les Algériens en Suisse", elle donne un aperçu des conditions de vie de ces trois communautés et met en lumière leur grande diversité.
Rapports multiples avec le pays d’origine
La survenance du "Printemps arabe" fin 2010 a donné lieu à une nouvelle dynamique au sein des communautés de migrants marocains, algériens et tunisiens vivant en Suisse, en particulier dans leurs relations avec leur pays d’origine. Ces trois groupes d’immigrés ont de plus en plus tendance à s’installer durablement en Suisse, tout en gardant un lien fort avec leur famille restée au pays. Si la participation de ces immigrés à des projets collectifs de développement dans leur pays d’origine demeure encore marginale, ces personnes apportent progressivement leur savoir-faire et leur expérience à leur patrie : dans le domaine de la santé, par exemple, en fournissant des médicaments ou des chaises roulantes, ou encore dans le domaine de la formation, lorsque des universitaires proposent des cours dans les universités de leur pays.
Au vu des changements démographiques en cours dans les trois pays du Maghreb examinés et des difficultés de ces derniers à absorber les primo-demandeurs d’emploi dans un marché du travail saturé, la migration en provenance de ces pays à destination de l’Europe va demeurer élevée au cours des prochaines années. D’où l’importance pour la Suisse de poursuivre le dialogue et la collaboration – notamment en vue du développement économique et d’une coopération durable dans le domaine migratoire – avec ces Etats partenaires de l’Afrique du nord. C’est aussi dans cet état d’esprit qu’est née la présente étude, laquelle doit améliorer le niveau de connaissances sur ces trois communautés de migrants et renforcer la compréhension mutuelle.
S’inscrivant dans la série d’études sur des diasporas publiées par l’ODM (Sri Lanka, Kosovo, Portugal, Turquie, Erythrée/Somalie), cette nouvelle étude s’appuie sur différentes sources : littérature scientifique, statistiques officielles et entretiens avec des observateurs internes et externes de ces trois communautés. Elle s’adresse en particulier aux personnes en contact avec des ressortissants du Maroc, de l’Algérie ou de la Tunisie dans un cadre professionnel, privé ou socioculturel.
Dernière modification 01.07.2014